Pourquoi est-ce si dur de prendre soin de toi (même quand tu sais que tu devrais) ?
Tu le sais déjà. Mieux manger, bouger un peu plus, dormir suffisamment, ralentir le rythme… Ce sont des choses que tu as déjà lues, entendues, probablement même expérimentées. Et pourtant ? Tu as beau être convaincue, tu remets toujours les bonnes actions à plus tard. Pourquoi est-ce si difficile, alors que tu sais à quel point c’est important ?
Et pourtant…
Se nourrir correctement, bouger régulièrement, ralentir le rythme, ce ne sont pas des caprices. Ce sont des fondamentaux pour vivre bien, longtemps, et en bonne santé.
Quand 75 % des maladies sont liées à notre mode de vie (maladies non transmissibles), prendre soin de toi ne devrait plus être une option.
Je te propose ici un regard honnête (et bienveillant) sur les freins invisibles qui t’empêchent de prendre soin de toi, même quand tu en as envie. Et ce que tu peux faire concrètement pour changer la donne.
1. Le mythe du « je n’ai pas le temps »
C’est sans doute la phrase que j’entends le plus souvent dans ma pratique :
« Je n’ai pas le temps de prendre soin de moi. »
Et pour être honnête, je l’utilise aussi très (trop) facilement moi-même. Mais quand on y regarde de plus près, ce n’est presque jamais une question d’horloge.On a toutes le même capital temps : 24 heures par jour. Ce qui fait la différence, c’est la manière dont on hiérarchise nos priorités.
Bien sûr, il y a des obligations réelles : travailler, s’occuper de ta famille, gérer les tâches du quotidien. Personne ne conteste cela. Mais ce qui brouille les pistes, c’est ta difficulté à distinguer ce qui est réellement indispensable de ce que tu as intégré comme obligatoire.
Prenons un exemple courant. Tu te dis : « Je dois travailler beaucoup, mon poste est très exigeant. »
Mais ce travail s’inscrit souvent dans des choix plus larges : le niveau de vie que tu souhaites, l’endroit où tu vis, tes engagements financiers, ou encore ton besoin de stabilité et de reconnaissance.
Ces éléments sont totalement légitimes, mais ce sont des choix de vie. Ils façonnent ton quotidien, souvent depuis des années. Et ils influencent directement le temps et l’énergie que tu peux accorder à ta santé. C’est pour ça qu’il est plus juste de remplacer la phrase « Je n’ai pas le temps » par « Je donne la priorité à autre chose. »
C’est parfois inconfortable à reconnaître. Mais c’est aussi une clé de transformation. Car si ces priorités ont été choisies — même inconsciemment — cela signifie qu’elles peuvent, petit à petit, évoluer. Et que tu peux commencer à faire de la place pour ce qui compte vraiment : toi.
2. Quand ton futur « toi » devient une inconnue
Une autre raison pour laquelle il est si difficile de se motiver à mieux manger, faire du sport, méditer… c’est que les bénéfices de ces actions ne sont pas immédiats.
C’est ce que la psychologie appelle un conflit entre le "moi présent" et le "moi futur".
Le "moi présent" veut rester au chaud, se faire plaisir, éviter l’effort.
Le "moi futur" aimerait se sentir bien dans son corps, éviter les douleurs, rester en bonne santé.
Mais ton cerveau a une petite faille : il traite le "moi futur" comme si c’était quelqu’un d’autre. Des études ont même montré que lorsqu’on pense à son avenir, ce sont les mêmes zones cérébrales qui s’activent que lorsqu’on pense à une autre personne.
Résultat : tu traites ton futur toi comme une étrangère, pour qui tu as peu de motivation à faire des efforts, puisqu’on ne voit pas en quoi cela peut te bénéficier tout de suite.
Et c’est comme ça que tu sabotes tes propres objectifs à long terme.
3. Les freins invisibles : perfectionnisme, sacrifice et autosabotage
Au-delà du manque de temps ou de motivation, il y a parfois des freins plus profonds. Inconscients mais puissants, ils te mettent des croche-pieds sans que tu t’en rendes compte. Les reconnaître, c’est déjà un pas pour s’en libérer.
Le perfectionniste
« Si je ne peux pas faire les choses à fond, autant ne pas les faire. »
Ce tout-ou-rien est un piège classique. Il transforme chaque initiative en projet irréalisable. Tu passes à côté des petits gestes ou tu ne commences pas, par peur que ce ne soit pas assez. Pourtant, 10 minutes de marche valent toujours mieux que rien.
Le sacrificiel
« Je m’occuperai de moi quand les autres iront bien. »
C’est fréquent chez les femmes (mais pas uniquement) : on a été éduquée à penser aux autres avant soi. Mais à force de t’oublier, tu t’épuises. Prendre soin de toi n’est pas un luxe, c’est ce qui te permet de tenir dans la durée — pour toi et pour les autres.
Le saboteur
« Je savais que je n’y arriverais jamais… »
L’autosabotage, c’est cette part de toi qui, sans en avoir l’air, te freine dans ce que tu veux pourtant sincèrement. Elle agit doucement mais efficacement : en te fixant des objectifs intenables, ou en te mettant dans des situations qui testent tes limites — comme si tu voulais te prouver que tu n’es pas capable de tenir.
Ce n’est pas un manque de motivation. C’est une façon inconsciente d’éviter la déception ou le changement. Parce que, même désiré, le changement peut faire peur. Ces freins ne sont pas là pour te nuire. Ils ont souvent été utiles à un moment donné. Mais aujourd’hui, ils peuvent te freiner plus qu’ils ne te protègent.
4. Le piège culturel de la performance
Il y a un autre frein qu’on oublie souvent : la valorisation sociale du travail et de l’hyperactivité.
« Si je suis toujours débordée, c’est que je suis importante. »
Dans notre culture, être occupée est perçu comme un signe de réussite, de compétence, de valeur. À l’inverse, avoir du temps pour toi peut parfois passer pour un luxe… ou pour de la paresse. Mais être performante, sur le long terme, suppose d’avoir un corps et un mental qui tiennent la route.
Tu ne peux pas séparer l’esprit du corps : les deux forment un tout. Même si on préfère parfois se raconter le contraire.
Que peux-tu faire concrètement (dès aujourd’hui) ?
Tu n’as pas besoin de bouleverser ta vie pour avancer. Ce sont souvent de petits ajustements, répétés avec régularité, qui ouvrent la voie à un vrai changement.
Change ton langage intérieur
Essaie cette simple reformulation : Au lieu de dire : « Je n’ai pas le temps »
Dis : « Ce n’est pas ma priorité, pour le moment. »
Tu verras, cette phrase te renvoie à tes choix réels. Et elle te pousse à te demander si ce que tu priorises te convient vraiment.
Reconnecte-toi à ton « pourquoi »
Ne te fixe pas juste un objectif comme « perdre du poids ». Demande-toi pourquoi c’est important pour toi. Est-ce pour avoir plus d’énergie, mieux dormir, te sentir plus libre dans ton corps, avoir moins mal au dos ? Ton "pourquoi" émotionnel, c’est ce qui va nourrir ta motivation sur la durée.
Pense en micro-moments
Tu n’as pas besoin de 2 heures. Cinq minutes de respiration, dix minutes de marche, un repas simple : c’est déjà agir. Et ça crée un élan.
Mets en place un système (pas une résolution)
Bloque un créneau dans ton agenda, comme tu le ferais pour un rendez-vous important. Appuie-toi sur une routine existante : après ton café, un étirement. En rentrant du travail, une marche rapide. Et commence petit : une posture de yoga, un seul repas fait maison, trois minutes pour toi…
Fais la chasse aux voleurs de temps
Observe une journée :
Combien de temps passes-tu sur ton téléphone ? Devant une série par automatisme ?
Quelles tâches pourrais-tu simplifier, déléguer ou même laisser tomber ?
Ce tri peut libérer beaucoup plus d’espace que tu ne le crois.
Prendre soin de toi ne se résume pas à « trouver le temps » ou à « avoir de la volonté ».
C’est souvent un processus plus profond : déconstruire des croyances, ajuster tes priorités, te reconnecter à ce qui compte vraiment. Il n’y a pas de transformation magique. Mais chaque petit pas compte.
Un repas maison, une marche, une pause pour respirer — c’est là que ça commence.
Et surtout, célèbre ces petits pas.
Pas parce qu’ils sont parfaits, mais parce qu’ils sont là. Parce qu’ils prouvent que tu choisis, un peu plus chaque jour, de prendre ta place. C’est dans ces gestes simples, répétés, reconnus, que se construit un changement durable, réaliste, et profondément personnel.
6 idées à tester dès cette semaine
Remplace « je n’ai pas le temps » par « ce n’est pas ma priorité », et observe ce que ça te fait.
Note 3 raisons profondes pour lesquelles tu veux prendre soin de toi.
Bloque un rendez-vous de 15 minutes avec toi-même dans ton agenda.
Fais un premier pas ultra-simple (étirement, marche, recette rapide…).
Délègue une tâche (ou arrête d’en faire une qui t’épuise).
Le soir, note UNE chose que tu as faite pour toi. Même minuscule.
Besoin d’un coup de main pour reprendre le fil ? Je suis là pour t’accompagner avec bienveillance, clarté… et efficacité. Parce que oui, prendre soin de toi, ça s’apprend aussi. Réservez 15 minutes de 15 Min Conversation de découverte