Et si mieux manger était plus simple que tu ne le penses ?
Manger mieux, tout le monde en parle. Mais pourquoi cela semble-t-il si compliqué ? Entre idées reçues, automatismes et pression silencieuses, il existe peut-être une autre voie — plus simple qu’on ne l’imagine.
Pendant longtemps, j’ai cru que « bien manger » voulait dire renoncer à tout ce que j’aimais.
Comme beaucoup, j’associais l’idée d’une alimentation saine à toute une suite de contraintes : compter, cuisiner compliqué, suivre des règles… et surtout, me priver de ce qui me faisait plaisir.
Je suis gourmande. J’aime les plats savoureux partagés en bonne compagnie. Mais je n’ai jamais eu envie de passer mes soirées à cuisiner — et encore moins un emploi du temps qui me le permette.
Lorsque j’ai pris conscience de l’impact de l’alimentation sur ma santé, mon énergie, et celle de mes proches, j’ai décidé d’en faire mon métier. C’était devenu une priorité de me prendre en main. Mais l’idée de devoir renoncer à ce que j’aimais pour “manger sainement” ne me faisait pas rêver. Je croyais qu’il fallait faire le deuil du plaisir.
Alors j’ai creusé le sujet. Et peu à peu, j’ai compris qu’il existait une autre voie. Une approche plus souple, plus accessible. Une manière de mieux manger qui ne demande ni perfection, ni renoncements, ni surcharge mentale.
Trop de pression, pas assez de repères ?
La plupart des personnes que j’accompagne ont déjà une certaine conscience alimentaire. Elles ne mangent pas au fast-food tous les jours. Elles font attention à ce qu’elles mangent. Elles essaient de lire les étiquettes, se posent des questions, cherchent des infos sur Internet…
Mais face à la multitude d’injonctions, de régimes, de méthodes parfois contradictoires, elles finissent par se sentir découragées. Elles ne savent plus quoi croire, ni par où commencer.
Et c’est compréhensible. Il y a beaucoup de fausses croyances, tenaces et culpabilisantes, autour de l’équilibre alimentaire.
❌ Ce que tu n’as pas besoin de faire pour manger sainement :
Supprimer tout ce que tu aimes : le pain, le fromage, les féculents, les plats en sauce…
Passer tes dimanches à cuisiner tous tes repas à l’avance dans des boîtes bien alignées
Manger uniquement cru, sans gluten, sans lait
Compter et peser : tes calories, tes protéines, tes pas, tes écarts…
De mon point de vue, une alimentation équilibrée repose moins sur la perfection que sur quelques repères simples, applicables dans la vraie vie, et qu’on a envie de répéter, jour après jour.
Apprends à écouter ton corps avant de changer ton assiette
Avant de changer quoi que ce soit dans ton assiette, il faut déjà savoir ce dont ton corps a besoin.
Connaître les bases — ce qui te nourrit vraiment, ce qui soutient ton énergie, ce qui fatigue ou déséquilibre — permet de faire des choix plus justes. Il y a bien sûr des repères généraux, mais nous ne fonctionnons pas tous de la même manière : métabolisme, digestion, tolérances, réactions... chacun·e a sa propre manière de “répondre” à ce qu’il mange.
Savoir comment ton corps fonctionne, c’est la clé qui te permet de comprendre pourquoi tu ressens ce coup de barre après les viennoiseries de la réunion du matin, ou pourquoi une salade de chou cru avalée à la va-vite te laisse avec des crampes toute l’après-midi.
Et une fois que tu sais ce qui te fait du bien (et ce qui ne t’en fait pas), il devient beaucoup plus facile de faire les bons choix — sans doute, sans peur, et sans pression extérieure.
Méfie-toi des apparences
Ce n’est pas parce qu’un produit est estampillé “bio” qu’il est bon pour la santé. Une barquette de biscuits ultra-transformés reste un concentré de sucre et de graisses, même si l’emballage affiche un logo vert rassurant.
Mais l’inverse est tout aussi vrai : une conserve ou un surgelé n’est pas automatiquement mauvais. Tu peux tout à fait préparer un repas nourrissant et équilibré à partir d’une simple boîte de pois chiches ou de légumes congelés. Ce qui compte, c’est ce que tu choisis d’en faire.
Un apéro ne rime pas forcément avec chips aromatisées et excès en tout genre. Quelques tomates cerises, une tapenade maison, un peu de pain complet, et tu as déjà de quoi passer un bon moment… sans culpabilité ni compromis.
Et le coleslaw ? Il est souvent considéré comme un “mauvais choix” parce qu’il accompagne un burger-frites. Mais si tu y regardes de plus près, c’est simplement une crudité : du chou, de la carotte râpée, un jaune d’œuf, un peu d’huile végétale. Ce n’est pas le coleslaw le problème, c’est le contexte dans lequel tu le consommes.
L’idée, c’est de regarder ce qu’il y a vraiment dans l’assiette. Sans a priori, sans raccourci.
Mais entre ce qu’on sait… et ce qu’on fait, il y a souvent un écart.
Tes habitudes, tes automatismes, ton quotidien influencent bien plus tes choix que tu ne le penses.
C’est en comprenant ces mécanismes que tu peux avancer avec plus de légèreté.
Agis avec ton cerveau, pas contre lui
Ton cerveau cherche toujours à économiser de l’énergie — physique comme mentale. Tout changement, même positif, lui demande un effort… donc, il a tendance à l’éviter.
Et lorsqu’il s’agit de se priver, c’est encore plus difficile. Le cerveau humain est câblé pour ajouter, pas pour enlever. Depuis tout petit, on t’a appris à empiler des savoirs, des étapes, des “plus”. On intègre l’idée que accumuler, c’est s’enrichir. En revanche, enlever, c’est souvent vécu comme une perte. (Ajoute à cela que quelque chose soit “interdit”… et il devient tout d’un coup irrésistible !)
Supprimer quelque chose, tout en en tirant un bénéfice, demande un effort cognitif considérable.
C’est pourquoi, quand la fatigue, le stress ou les émotions s’invitent, tes bonnes résolutions fondent comme neige au soleil.
Alors, comment éviter ça sans te battre en permanence contre toi-même ?
En apprenant à travailler avec ton cerveau, et non contre lui.
Par exemple :
En choisissant d’ajouter plutôt que de retirer
En faisant des swaps simples : remplacer le riz blanc par du riz complet, ajouter des légumes dans un plat que tu aimes déjà, proposer une alternative plus rassasiante sans tout chambouler
En mettant en place de micro-changements : des ajustements presque invisibles, mais qui finissent par transformer tes habitudes
Et en aménageant ton environnement pour que les bons choix deviennent les plus faciles
Mieux manger n’est pas une performance
Tu n’as pas besoin d’être un chef étoilé au quotidien.
La variation, oui, c’est important. Mais un petit répertoire de recettes simples et efficaces vaut mieux qu’un carnet rempli de plats que tu n’as jamais le temps de faire.
Et puis, remettons les choses en perspective : ce n’est pas un burger-frites de temps en temps qui va avoir le plus d’impact. Ce qui compte, c’est ce que tu manges dans la majorité de tes repas.
Alors si tu choisis de te faire plaisir : fais-le pleinement. Et sans culpabilité.
Et si tu commençais là où tu es, avec ce que tu as ?
Tu l’as compris : l’idée n’est pas de tout changer d’un coup, ni de viser la perfection.
Ce qui compte, c’est de construire une façon de manger durable, qui respecte ton rythme, tes contraintes, tes goûts — sans te mettre la pression.
Les habitudes ont un vrai pouvoir. Elles prennent un peu de temps à s’ancrer, mais une fois installées, elles travaillent pour toi, presque sans effort.
Et si mieux manger, c’était aussi l’occasion d’explorer ?
D’essayer de nouvelles saveurs, de découvrir d’autres façons de faire, d’ajouter peu à peu ce qui te fait du bien — dans un cadre souple, vivant, et qui te ressemble.
Composer un repas équilibré en un clin d’œil
Il existe une règle simple que je partage souvent avec mes clientes pour construire un repas équilibré sans te prendre la tête — et sans suivre un menu précis.
On l’appelle parfois “l’assiette idéale”. Comme son nom l’indique, c’est un repère, une intention… pas un objectif de perfection. Il y aura des exceptions, et ce n’est pas grave !
Voici comment elle se compose :
🥦 2/4 de légumes (cuits ou crus — plus il y a de couleurs, mieux c’est)
🥩 1/4 de protéines (œufs, poissons, viande, tofu, légumineuses, etc.)
🍚 1/4 de féculents ou céréales (riz, quinoa, boulgour, pain complet...)
➜ Ce quart est facultatif, sauf si tu es végétalienne (dans ce cas, il devient important pour compléter tes apports)
➕ Un filet de gras de qualité (huile d’olive, graines, noix…)
✨ Et un petit twist pour relever le tout : herbes, épices, sauce maison, condiments…
Trois étapes simples pour construire ton assiette :
Commence par les légumes.
Choisis ce que tu as sous la main, idéalement de saison. Crus, rôtis au four, sautés, vapeur... tout fonctionne.
Ajoute une source de protéines.
Œufs durs, filet de poisson, lentilles, tofu grillé… Choisis simple, efficace, selon ton envie du moment.
Envie de féculents ?
Allez-y pour 1/4 de l’assiette. Si tu préfères faire plus léger, tu peux aussi t’en passer : les légumes apportent déjà fibres et glucides.
Tu veux garder cette assiette idéale sous la main, pour t’y référer facilement au quotidien ?
👉 Télécharge le pense-bête au format PDF à afficher sur ton frigo, ton bureau ou dans ton téléphone.
Un petit rappel visuel, simple et utile, pour t’aider à composer tes repas sans prise de tête.
L’idée n’est pas de tout mesurer, mais de garder cette logique souple en tête. Ça t’aide à structurer ton assiette, sans rien t’interdire… et sans te compliquer la vie.